mardi 30 octobre 2012

 Un sauvetage réussi


Nous sommes a présent a Young, la capitale australienne de la cerise, afin de gagner notre croute en ramassant quelques uns de ces fruits délicieux. Perdue a des centaines de km de la cote, Young est une petite ville qui date un peu (a l'échelle de l'Australie) et qui a connu en ses jeunes temps une ruée vers l'or. La rue principale est donc bordée par d'anciens bâtiments aux grandes façades en briques, qui, mêlés aux quelques vieilles voitures et mecs a la dégaine de cowboys, nous plongeraient presque dans une ambiance de western... Mais l'objet de cet article est tout autre!

La ville de Young a construit un joli parc avec de nombreux bassins et étangs pour remercier les Chinois venus prêter main forte a l'époque dorée. Alors que Fanch essayait d'y pécher "trout cods" et "red fins", Annabel observait une petite boule grise, vaguement plumeuse, qui pédalait en rond dans la choucroute aquatique en criant "biii biii biii biii...". Mais quelle mouche l'a piqué ?! Au lieu de se calmer, ce qui ressemblait en fait a un "Vilain Petit Canard" se mit a pédaler en direction d'Annabel, escalada le rebord de la marre et se posta a ses pieds en hurlant "bii biii biiii...". Ce caneton gris, gros comme un bol, affolé comme pas deux, et frigorifié était en fait un bébé cygne noir qui avait perdu ses parents (Fanch en avait repéré un couple tout a l'autre bout de l'étang a notre arrivée). Fanch se dit que c'était plutôt mauvais signe qu'il vienne de lui même à nos pieds. Il va donc falloir nous occuper de cette bestiole absolument sans défense, alors que la nuit et le froid commençaient a tomber, quitte a contourner un peu les lois de la sélection naturelle.


  Un bébé cygne drolement effrayé 
mais content d’avoir trouvé une polaire chaude !

Comme il avait froid, Fanch l'a mis contre lui. Jean Pierre (c'est comme ca qu'Annabel a nommé le bébé cygne) s'est immédiatement blotti contre sa grosse polaire noire, en calant sa tête bien au chaud dans ses dessous de bras. La bestiole s'est alors très vite calmée. Nous nous sommes dirigés vers l'endroit accessible le plus proche du nid des parents pour tenter d'y laisser JP. Cuisant échec ! A peine posé sur l'herbe, la pauvre bête se mettait a hurler en restant sur place. Un peu trop facile pour les renards qui rodent autour, d'autant plus qu'il fait a présent nuit et que le vent glacé ne porte pas vers le nid des parents. Ce qui est sur a ce moment précis, c'est que JP préférait le contact doux et chaud de la polaire de Fanch a celui de l'eau fraiche et du vent glacé (5 degrés !).
 
Non, Jean Pierre ne veut pas passer la nuit dehors a hurler pour attirer 
les renards, il préfere se caler direct’ sous l’aisselle de Fanch !

Apres moult délibérations, et voyant que ses chances de survie n'étaient pas au mieux, nous décidons de garder JP pour la nuit bien au chaud avec nous, et de le rendre le lendemain a ses parents. Nous lui avons donc aménagé un des rangements de la Moussette (notre voiture qui lui ressemble d'ailleurs un peu !) en mettant une serviette de plage. Annabel, qui dormait juste au-dessus, l'a pour ainsi dire couvé, remplaçant pour une nuit le job de maman cygne. JP a passé une nuit calme, on l'entendait juste parfois vadrouiller et palmer tant bien que mal dans son nid d'infortune.

Bon, c’est décidé, JP va passer la nuit dans la Moussette, 
couvé par Annabel !


Le lendemain matin, JP a eu le droit a un petit déj’ hyper calorique, a base de pain complet imprégné d'huile d'olive. Il n'en voulait pas vraiment mais, sachant toute l'énergie épuisée par le stress et le pédalage intensif, JP devait impérativement reprendre des forces. Fanch lui a donc tenu le bec et forcé a avaler, remplaçant pour un matin le job de papa cygne. Au bout du compte JP, en prenait de bon coeur. Il fait a présent assez chaud, il est temps de retrouver les cygnes pour leur rendre leur fiston ! Néanmoins, trois questions restaient en suspend : était-ce bel et bien un bébé cygne ? si oui, réussirions nous a retrouver ses parents ? si oui, accepteraient-ils leur rejeton tout imprégné d'odeur humaine ?

Ca se voit qu’il est troooop doux !
Et tout revigoré avec ce soleil et ce ptit déj’ de luxe !

Apres un petit tour de repérage le long de l'étang, nous repérons enfin le couple de cygne avec deux copies conformes de notre Jean Pierre ! Bingo ! On tente de les attirer en leur lançant du pain, ce qui semble les effrayer plus qu'autre chose. Fanch tenait JP dans ses mains, en le pointant vers les cygnes. Très rapidement, notre peluche adoptive s'est mise a couiner et a s'agiter dans tous les sens : elle avait reconnu sa famille ! Les cygnes se sont aussitôt redressés et se sont dirigés vers nous, toujours avec méfiance. Ils ont eux aussi reconnu leur fiston ! Fanch laissa JP au bord de l'eau, qui pédala comme une flèche vers sa famille, qui l'a aussitôt entouré, avec protection. Puis ils s'en allèrent sans même nous remercier. Quel soulagement pour nous ! Cette histoire s'est bien terminée, on dirait presque une histoire pour enfants.

JP repart fierement avec sa famille, quelle aventure pour lui ! 
Dommage qu’il ne puisse meme pas raconter a ses frangins ce qui lui est arrivé…


Petit suspens tout de même, en observant la famille cygnes noirs a présent de l'autre coté de l'étang : il n'y a plus que DEUX bambins cygnes ! mais ou est donc encore passé Jean Pierre ?! L'inquiétude commence a monter lorsqu'on aperçoit finalement une petite tête grise dépasser du dos de la maman cygne : c'est JP qui fait sa promenade, bien au chaud entre les ailes de sa mère ! 

Fanch scrute… C’est bon ! une boule de poils gris se balade sur le dos d’un des parents, c’est notre Jean Pierre !

Une semaine après, JP est toujours la, avec quelques grammes en plus.


* Cette histoire est assez cucu, mais c'est uniquement la faute de Jean-Pierre, qui nous a totalement rendus gaga.

samedi 27 octobre 2012

Les vacances !


La fin de la cueillette des fraises a été synonyme de "vraies vacances", l'occasiion pendant quelques semaines de voir un peu de pays sans avoir la pression pour trouver un job.

Caboolture - le fief des fraises - est flanqué entre les Glace House Mountains a l'Ouest et Bribbie Island a l'Est. Nous sommes donc allés voir ces montagnes en suivant nos copains Marjorie et David, qui nous amenés aux Gardener Falls. Il s'agit d'une mini cascade qui se jette dans une sorte de piscine naturelle bordée par une végétation luxuriante. Ca change des champs et de la poussière, quel bonheur de sauter dans cette eau fraiche!


C'est le grand saut pour Annabel !

 Farniente...

Marjorie qui se lance de la corde...

 ... Fanch a suivi !

 Le dindon local ou "bush turkey", tres protégé ! Sauvage et respecté car mauvais de gout,
 on le rencontre tres facilement.

 Des faux airs de foret vierge.

 Les Glace House Mountains, joli.

Ceux-ci sont peinards !

La presqu'ile de Bribbie Island nous a par contre un peu déçus, bien qu'elle nous ait été conseillée par plusieurs locaux. En résumé, c'est une ile toute plate, dont plus des trois quarts de la surface est sauvage (parc national), avec des mangroves coté terre et des plages a (petites) vagues coté océan. Le problème vient du fait qu'il n'y a aucun sentier pédestre sur cette partie de l'ile, uniquement des pistes ou viennent se défouler les (trop nombreux) excités du 4X4... cherchez l'erreur ! C'était assez frustrant. Il s'agit en fait du lieu de villégiature des habitants de Caboolture, donc pas vraiment de dépaysement... On a même vu, le dimanche matin, un monsieur attendre seul de 7h a midi, campé sur sa table de picnic ou trouait une glacière géante, afin d’être certain de disposer de la table au moment de manger en famille ! Picnic et BBQ sont vraiment des sports nationaux !
 
 
Coucher de soleil du coté mangrove de Bribbie Island.

 Un guêpier d'Europe, en Australie !




Mais l'envie de glisser dans les rouleaux devenant de plus en plus obsédante, nous avons vite levé le camp, route Sud vers la Gold Coast et ses nombreux spots mondialement connus ! Sur la Pacific Highway, on croise les panneaux "vers Surfers Paradise", "vers Burleigh Head"... "Burleigh Head !? C'est bien non ? On y va ? - Heu, ouais! " Et hop, nous voila face a un joli point break en droite, avec des surfers d'un niveau appréciable, une ambiance plus sympathique qu'a Caboolture, berceau du tuning et de la friture. On remarque néanmoins que le bodybuilding fait de nombreux adeptes sur la cote - même auprès de la gente féminine ! Nous sommes donc les crevettes du coin, si bien que la seule combinaison de surf qui allait vraiment a Fanch taillait en fait du 16 ans...   

 Première session dans le Pacifique !

Coucher de soleil vu du phare de Byron Bay : c'est joli...

 ... quand on regarde juste de l'autre coté c'est pas mal non plus ...

 ... a ouais c'est vraiment pas mal...

 ... whoua !

 Quel bonheur de surfer après tant de fraises ! Nos planches d'occaz achetées sur place marchent bien, l'ambiance a l'eau est bonne et les vagues aussi. Nous continuons notre route vers le Sud en s’arrêtant surfer de jolis spots comme D Bah, Byron Bay, Lennox Head. Sur toute cette cote, il n'est vraiment pas rare de voir des baleines sauter a seulement quelques centaines de mètres du bord, c'est un spectacle magique. Nous avons même aperçu une grosse tortue marine qui nageait tranquillement. La nuit juste avant notre arrivée a Byron Bay a été secouée par un sérieux coup de vent. Garés loin des arbres et des poubelles...  notre Moussette tremblait ! Nous apprenons avec émoi que la ville de Lennox, située quelques km plus au Sud, a été frappée par une tornade qui a balayé quelques maisons sur son passage ! On a eu chaud aux fesses !

 L'un des nombreux spots de Lennox Head... 
mais quelle-est cette tache au milieu de l'eau ?

 Une baleine pardi !
De tres jolies droites mais un peu mollassonnes, nous avons préféfé 
nous régaler sur un beachbreak plus petit mais plus pêchu.

Mais il faut déjà penser boulot ! Notre plan est d'éviter les endroits ou s'agglutinent les backpackers (les gens comme nous !). Il est important d’être en avance sur la saison des fruits que nous voulons cueillir pour être surs de trouver du boulot... Nous mettons donc le cap a Young, la capitale de la cerise, située dans les terres a 4h au Sud Ouest de Sydney. Après quatre jours passés a prospecter les nombreux vergers et a angoisser de plus en plus en voyant qu'ils ont déjà tout leur personnel, nous avons enfin une réponse positive ! Les petits mots laissés a l'entrée des fermes quand nous n'arrivions pas a rencontrer le fermier auront fini par payer. La saison va durer environ cinq semaines et commence dans une vingtaine de jours. En attendant, nous sommes employés par Jack et Mary pour faire les ptits boulots de la ferme, les préparatifs de la saison, etc. Plus de détails dans un prochain article !


mardi 9 octobre 2012

On décore !

Ca y est, nous voila surfers bigoud'australiens ! 
Nous avons acheté nos planches en Australie, afin d'etre le moins encombrés possible a l'arrivée, lorsque nous étions encore de pauvres backpakers
( vacanciers a sacs a dos qui s'organisent !)
Voici nos petites créations :



Une toute mini planche pour Annabel : 5'4 X 18,1/4 X 2,1/8, 
shapée a Caloundra, au Nord de Brisbane



 Une ptite grosse pour Fanch : 5'8 X 19 X 2,5/8, shapée dans le Western Australia, 
avec une déco oscilloscope-rouleauw !

lundi 8 octobre 2012

Elimbah, fraises fraises et fraises fraises


Nous voila enfin en vacances après deux semaines passées dans une ferme de fraises a Elimbah, non loin de Caboolture, au Nord de Brisbane. Le cadre était superbe, assez vallonné avec en arrière plan les "Glass House Mountains", qui font penser à une série d'immenses berniques qui se seraient posées à la campagne.


Nous avons quitté la ferme il y a deux jours, pour cause de fin de saison, mais il faut avouer que
nous n'étions pas malheureux de pouvoir déguster l'équivalent de deux ou trois barquettes par jour !
Nous commençions a cueillir a 6h30, jusqu'à 14h ou 15h30 environs, de grosses fraises juteuses, sortes de maousses costauds bien loin de nos guariguettes ! A tel point que, la fin de saison arrivée, lorsque le "supervisor" nous ordonnait de ceuillir "uniquement les bonnes", nous nous précipitions sur les petites-les-plus-sucrées. Cependant, l'Australien choisit ses fraises comme il choisit sa voiture !
G R O S S E S
La cueillette se passe assis sur des chariots, les "trolleys", bricolés avec trois roues de VTT Junior,
du grillage, des tubes métalliques et équipés d'un petit toit en tole ondulée qui nous protege du soleil (et de la pluie !). Plus de 95 % des "pickers" sont des asiatiaques (de Taiwan et Hong Kong) redoutables de rapidité, ce sont eux qui donnent le rythme.



  La ferme Paradise Fruits, a Elimbah, avec des hectares
remplis a craquer de 3 variétés différentes de fraises.





 Assis sur nos "trolleys", on ramasse le plus de fraises possible, 6 jours sur 7, payés 50 cents le kg, avec deux "supervisors" qui répetent a longueur de journée : 
''No missing please !", "Only one layer !", "Move your trolley this side !"

 
 Les chaussures de Florian, mon grand frere quand il n'était pas si grand... 
Encore Fluo, ces baskets doivent bien avoir 15 ans !
 
  Petite fatigue en fin de journée !



Cette quinzaine a Caboolture aura aussi été l'occasion de rencontrer des gens incroyables, 
pleins de générosité. Nous voulons parler de Mark et Jane, un couple Maori rencontré au détour
d'un entrainement de rubgy - et de Aka! - qui nous ont invités a diner pour l'anniversaire de Mark.
A la ferme, David et Marjorie, deux francais qui arrivent au bout de leurs 2 ans de trip,
avec forcément moult conseils avisés a refourguer aux petits débutants que nous sommes !



 A Redcliff, en compagnie de Mark, Jane et leur fils Elijah, 
pour un copieux festin ! Thanks a lot, mates ! 

 A Elimbah, en plein graillou avec David et Marjorie, sortes de Huggys-Les-Bons-Tuyaux, 
qui nous ont préparé les meilleurs Kebabs du monde !