mardi 16 juillet 2013

On the road again !


Les affaires sont bouclées. Un bon gros sac à dos, un second plus petit, nos trois planches dans leur housse, nos trois cannes dans leur tube... Alphonse est fin pret. Alphonse, c'est celui qui fonce mais pas trop quand même. C'est comme ça qu'on a appelé notre scooter (un Honda Vario pour les amateurs de bécanes). C'est lui qui va nous emmener de vagues en vagues, de warungs en warungs et de losmens en losmens (chambres d'hôte). Plus de la moitié de nos affaires restent à Bingin, nous les récupérons à la fin du voyage : inutile de trop se charger, mieux vaut voyager léger.



Nous partons donc vers Lombok, l'île voisine de Bali, à peine 20 km plus à l'Est. La conduite est finalement facile, tout le monde roule à basse vitesse et les locaux se montrent courtois et attentifs aux blancs becs que nous sommes. Il faut dire que nos planches et nos sacs nous donnent un petit air indonésien - il n'est pas rare de croiser une famille roulant à quatre sur un scooter, ou encore un scooter aménagé en snack, avec une cuisine dépassant de près d'un mètre de chaque côté.



Nous faisons une halte d'une nuit vers Keramas, sur la côte Sud-Est Balinaise. L'hôtel est dans le style Hindou, avec plein de fioritures, de statues et de petits temples, et désert !


La plage est d'un sable très noir, d'origine volcanique. Les innombrables déchets en plastiques échoués sur la laisse de mer n'en sont que plus visibles. Le traitement des ordures est un véritable enjeux environnemental. D'une part, les habitants ne sont pas vraiment sensibilisés, beaucoup jettent leur déchets par terre, dans la rivière ou dans de grandes poubelles en plein air, vidées d'un coup de pelles ou d'un coup de vent. D'autre part, il n'existe pas non plus de collecte de déchets adaptée à la forte population et à la venue en masse de touristes.


La plage est très animée, nous sommes les seuls touristes. Tous les hommes sont coiffés d'un turban et portent le sari. En haut de la plage, une trentaine de Balinais sont assis face à la mer, certains sont entièrement vétus de blanc. Une sorte d'édifice doré est installé à leur coté. L'ambiance est plutôt festive, les gens sont très souriants, des adolescents jouent au foot... Une fois de plus, les locaux se montrent extrèmement sympathiques envers nous et nous expliquent qu'il s'agit d'une crémation. L'édifice doré contient les cendres, il est transporté jusqu'à la mer avec de nombreuses offrandes : l'âme subsiste à la mort pour gagner l'océan.


Nous atteignons le port de Padang Bai le lendemain matin. Il s'agit d'un bassin d'à peine 300 mètres de diamètre, perdu dans la forêt tropicale, mais où accostent des ferrys de plus de 70 mètres. Nous embarquons avec Alphonse dans un "public ferry". La traversée de trois heures est animée par la venue d'un énorme banc de dauphins. La mer se montre plutôt clémente. En s'approchant de l'île, nous croisons les voiles triangulaires des bateaux de pêches locaux.



Nous rentrons dans Lombok en longeant un cimetière de bateaux. Des gens sont postés dans tous les coins de l'estuaire. Ils ont de l'eau jusqu'au torse et pêchent à la ligne simple. 



 Les motos, voitures et camions partagent à présent la route avec des calèches, des chèvres et même un tri-porteur bricolé à partir d'un motoculteur, pas très rapide mais robuste ! Nous atteignons rapidement Mataram, la capitale de l'île. Alors que Bali est essentiellem :ent Hindoue, sa voisine Lombok est principalement Musulmane. Les temples partagent donc l'espace avec les mosquées, et les prières du mola rythment les journées. Nous sommes ici pour quelques jours, afin de renouveler notre visa tourisme.



En attendant, de recevoir ce visa, nous visitons la ville quelques jours. Les rues sont encore une fois remplies d'une foule en scooter, mais toujours aucun énervement dans la cacophonie du trafic !
Les locaux semblent très curieux de nous voir ici, où les touristes se font plus que rares. ...Enfin biensûr, nous ne sommes pas les seuls au bureau de l'Immigration !



Nous étions en manque de vent marin et nous dirigeons donc vers la cote de la capitale avec nos cannes à peche et nous retrouvons dans un petit village de pecheurs. Tout comme en Australie, la peche nous aide beaucoup à rencontrer des locaux. Des enfants nous parlent avec aisance, en anglais et indonésien, et nous tentons de prononcer les quelques mots indonésiens que nous connaissons, ce qui déclenche rires et corrections !



Un jeune homme nous explique que la mauvaise qualité de l'eau a affecté la diversité et le nombre des poissons dans le secteur - expliquant peut etre-peut etre le manque de succès de notre pêche ! Nous faisons connaissance, Harry est étudiant en biologie et nous invite chez lui, à une cinquantaine de mètre de la mer, en plein coeur du village de pêcheurs. Harry nous apprend qu'il est Sasak, le peuple originaire de Lombok. De confession musulmane, il respecte le jeune du ramadan mais tient à nous offrir des bananes vertes et des saté (brochettes de poulet et boeuf et sauce à la cacahuète) cuisinés par sa mère, "enak ! " - délicieux en indonésien.



 Il nous fait ensuite visiter son village : l'atelier de réparation des filets, les bateaux en construction (la coque principale est taillée dans une seule pièce de bois brut), la cuisson des maquereaux (empilés avec du gros sel dans des paniers en feuilles de cocotier, puis bouillis), le cimetière avec une zone musulmane, hindoue et chrétienne. A Ampenam, les diverses religions cohabitent en paix, et nous croisons d'innombrables sourires. 

dimanche 7 juillet 2013

Fini les kangourous, place aux ouistitis !



Nous arrivons à l'aéroport de Denpasar vers minuit. En sortant de l'avion, nos poumons se remplissent d'un air chargé... chargé de chaleur, d'humidité, d'odeurs, de fumées, enscents, maïs grillé... Un air totalement nouveau, première découverte. Après une bonne heure de queue, nous obtenons enfin notre VOA : Visa On Arrival. Nous sortons de l'aéroport et une horde de chauffeur de taxi se jette sur nous. D'où on vient,, jusqu'où on va, comment on y va ? Chargés comme des mules avec nos trois planches et nos sacs à dos qui fleurtent avec les 20 kg, nous prenons un taxi qui nous dépose au centre de Denpasar, la capitale Balinaise.



Nous logeons dans un petit hotel du centre ville, l'Intan Sari Hotel. Nous sommes les seuls touristes non indonésiens, pas de douche mais un seau fait l'affaire, immersion directe. Par la fenêtre, plusieurs cerfs volants virevoltent dans le ciel, dans la cour, de tout petit poissons rouges nagent dans de gros pots en terre cuite.



Dans la rue, la circulation est dense et tout à fait hazardeuse. Nombre de scooters, camionettes et voitures passent dans un flux continu, sans véritable organisation ni priorité, ni sens, mais avec une fluidité certaine. Des échoppes proposent toute sorte de bidules, des femmes vendent de petites corbeilles en feuilles tressées et remplies de fleurs, de biscuits, et d'enscens. Ces offrandes sont ensuite déposées un peu partout : sur la plage avant d'une voiture, sur le trottoir, dans les temples, sur les rochers... La religion est omniprésente, chaque jardin et chaque batîment a son petit temple, et l'on nous demande très souvent si nous sommes mariés. 



Pour manger, c'est simple, il suffit d'aller dans la rue et pour moins de 1.5$ par personne, on peut se régaler de "mie goreng" (nouilles chinoises fries avec du chou chinois et un oeuf), "nasi goreng" (la même mais avec du riz à la place des nouilles) ou "nasi campour" (riz avec un mélange varié, souvent du chou, purée de piment, une viande et/ou du poisson frit, un oeuf...). Et pour se désaltérer, on a le choix entre la Bintang - la fameuse bière locale, le Tehbotol - le thé glacé local, et des fruits frais pressés.

... et même les fruits de la passion géants et 
fraichement tombés de l'arbre dans le jardin du homestay !


Nous laissons l'agitation de la capitale pour passer quelques jours à Kuta. Kuta est en réalité tout aussi agitée, la venue en masse de touristes semble y avoir entrainé une sorte de développement anachique de petites boutiques proposant t-shirt et lunettes de contre-façon, massages, surfs d'occasion, champignons hallucinogènes, restaurants en tout genre... Il faut marcher une bonne dizaine de minutes en s'éloignant de la mer pour retrouver les "warungs", de petits snacks vendant de la nourriture balinaise. 



Nous surfons les vagues marron-beiges du beachbreak de Kuta Beach et les jolies gauches de Kuta Reef, bien méritées après un gros quart d'heure de rame vers le large. C'est aussi l'occasion de dévouvrir que l'eau de la mer peut aussi être plus chaude que celle de la piscine, et ça fait drôlement bizarre de ne jamais sentir le froid. Le niveau local est impressionnant, les kids n'ont pas grand chose à envier à leurs voisins australiens. 



Mais il est temps de trouver un peu de calme, nous nous installons donc sur la presqu'île du Sud de Bali, à quelques minutes des vagues mythiques que sont Uluwatu et Padang Padang. 

 
Fanch et Ajar, un Javanais rencontré à Padang Padang.

La houle se montre malheureusement capricieuse, nous troquons donc nos planches pour des masques, et explorons le récif corallien. On se croirait à Océanopolis, mais en vrai ! C'est juste magnifique, à 20 m du bord, nous voyons toute sorte de poissons multicolores qui se réfugient dans les coraux à notre approche.

 Le truc tout mou en haut est une féroce Murène ! (et plus haut c'est Annabel)


Nous visitons le temple d'Uluwatu, perché en haut de la falaise. Pas question de montrer pattes blanches, il faut les couvrir obligatoirement avec un pagne. Les singes sont les véritables gardiens de ce superbe site, et rappellent parfois à l'ordre les touristes imprudents (bien garder ses poches fermées !). 



Et bien sûr, on s'est fait plein de nouveaux copains !

Pamela, Sete et leur fille Zoé sont espagnols et souhaitent ouvrir un restaurant bio à Bali, avec leur petite touche méditerranéenne et yoga (que Pamela enseigne). Après avoir prospecté vers Uluwatu,
 ils penchent plus pour Ubud pour installer leur resto, on vous tient au courant !



Selamat tigdal !