dimanche 30 décembre 2012

Liiiiiiiiiibres !


C'est non sans tristesse que nous quittons les délicieuses cerises, place a des vacances bien méritées : a nous le voyage, la montagne et la mer !!! 

La route qui sépare Young et la cote traverse les Kosciuszko Montains, un parc national que les australiens empruntent pour faire du ski, de la rando, mais aussi de la pêche. Une aubaine pour nous qui n'avons pas vu d'eau en mouvement ni de poissons en plus d'un mois.  Nous traversons des collines dorées par le soleil pendant de longues heures puis, au détour d'un virage, un lac de barrage encaissé entre les montagne s'offre a nous... Une surface complètement lisse, des collines et de grands arbres qui entourent peut-être des milliards de poissons!


Nous voila garés sur une petite place sous les arbres surplombant le "Blowering Lake". La peche jusqu'au coucher du soleil n'est pas tres fructueuse, mais on dirait que tous les Kangouroux du secteur se sont donnés rendez-vous pour nous réconforter! En effet, une quarantaine de souris géantes, les "grey kangaroos" sont venus boire un coup au bord du lac, a quelques dizaines de metres de nous. Voir de si pres des animaux sauvages de cette taille était une belle surprise, et c'est toujours plus agréable que de les voir couchés ou en pilliou sur le bord de la route. C'est vraiment ca l'Australie : des que le soleil descend, les bestioles sont partout, on peut alors en observer facilement sans avoir a les chercher.


Nous nous couchons avec pour derniere image les oreilles des Kangouroux qui se détachent de la surface du lac en ombres chinoises.


Le lendemain matin, nous retentons notre chance a la pêche, et nous faisons bien !
Le lac grouille de perches, alias "red fins" qui ne tardent pas a mordre a nos leurres. Originaires d'Europe, ces poissons plutôt voraces sont classés nuisibles en Australie. Deux affamées ont même mordu simultanément a nos leurres !


Nous nous avancons dans les montagnes, mais pas de chance, les nuages ont l'air accrochés aux sommets pour plusieurs jours et la pluie nous empeche de voir un paysage surement tres beau. Fanch aura tout de meme essayé de pécher dans de tres belles rivieres a truites, mais sans franc succes : 5 truites pechees de moins de 25 cm (la taille légale de capture en Oz), et une dizaine de loupées de plus de 40 cm, de quoi partir avec un gout amer.
 Les truites australiennes n'ont pas résisté au Jubarino de chez Mollix,
 mais les plus grosses ont été plus malines que le pêcheur.

La grisaille et notre envie de revoir la mer et les vagues nous poussent donc plus au sud...

Les bigoudens sont HEUREUX de sentir l'air marin !
Le beach break de Tathra Beach est l'occasion de remettre a l'épreuve nos corps rouillés par plus d'un mois sans surf, pas évident!


Nous continuons  ensuite notre périple vers le Sud, et faisons escale a Pambula beach, un joli coin a petites vagues avec un estuaire plein de courant... L'occasion d'y laisser trainer quelques leurres. Des chasses explosent vers l'autre rive, avec des sprays visibles a 100 m, ces poissons ont l'air fous, mais nous n'arriveront malheureusement pas a les atteindre.


Un sandy flathead a finalement succombé a un bon gros jerkbait, Yes! Premier fish typiquement australien. Les filets sont levés et mis a frire, et les restes a choux (réstachou?) marinés dans du jus de citron, ce poisson aura fait notre régal, apres des mois et des mois de thon en boite : petit luxe.

Le Finder Jerk de chez Mollix aura trompé ce flathead,
 et suscité l'étonnement des pêcheurs locaux : "It's a big lure !"

Notre route nous mène a Mallacoota, sorte de station balnéaire ou la quasi totalité de la ville est un camping ( vide, pour le moment, OUF ! ). Pas de vagues mais des paysages incroyables avec une lagune remplie d'une eau cristalline, et un peu de pêche, avec les tailors, sorte de chinchards locaux, qui se jettent sur des leurres a peine plus petits qu'eux. 
 

Un eucalyptus, dont l'age avancé aura rendu creux (a dire avec l'accent).

Mais nous sommes en manque de surf, et la cote pacifique est flat, donc route vers l'Océan Indien, mieux bercé par la houle. Nous arrivons a Phillip Island, une presqu'ile a 2h au SE de Melbourne, bien connue pour son bon gout ; sa "Pinguin Parade" et son grand prix moto, mais relativement sauvage. Les paysages sont assez rudes, avec des arbres courts sur pattes et des roches volcaniques.


La cote de l’ile est très découpée et abrite une grande variété de vagues, a l'image de la Bretagne. Nous trouvons rapidement de bons bancs de sable et des locaux sympas qui n'hésitent pas a nous donner des infos sur les spots et la houle.

- le local sympa par excellence -

Malgré la douceur de la météo, il est difficile d'oublier que c'est la période de Noël. Les stations de radios crachent en boucle des chansons de noël version country ou rock, les caissiers et commerçants sont déguisés en ptit renne ou en Santa Klaus, et de nuit, certaines maisons passeraient incognito a Las Vegas, de quoi nous faire beaucoup rire...  C'est notre premier Noël loin de nos familles respectives, mais ne nous laissons pas avoir, nous mangerons beaucoup et gras, coute que coute!!! Nous voila donc sur un barbecue public a nous griller une raclette avec du cheddar, du bacon et des patates, sans oublier le petit vin blanc !


Mais le temps et les vagues n'étant pas au beau fixe, et les touristes australiens ( en vacances d'été ) de plus en plus nombreux, on part chercher du boulot sur la Mornington Peninsula. Après une heure de vadrouille, nous sommes embauchés dans un verger a pommes pour une dizaine de jours, et nous bénéficions encore une fois d'un hébergement gratuit et de collègues australiens!
Cependant pas de chance, les pommes ne sont pas mures... nous devons seulement débarrasser les arbres de leurs plus petites pommes pour laisser de la place aux grosses. Pas de festin quotidiens comme nous l'avions a Young!
Nous profitons de notre weekend pour retourner voir la mer toute proche. Les paysages sont encore une fois incroyables... Les roches volcaniques sont hérissées au bord de l'eau, il y a un grand contraste entre l’arrière dune et ses champs de vaches et de blés et le relief accidenté de la cote.

L'heure de la pétanque a sonné!

Nous prenons un sentier de randonnée de 2,6 km qui nous conduit a une magnifique plage ventée ( le Victoria est constamment battu par les vents, un peu comme chez nous ! ), et sur le retour nous frôlons encore une fois les paisibles kangourous... Nous n'en sommes toujours pas lassés !

 Le Cap Schank, sa vague potentiellement pas mal mais en ce jour insurfable, 
et ses visiteurs parfaitement bien équipés.




dimanche 2 décembre 2012

Le temps des cerises


Nous sommes installés a Young, petite ville de quelques 10 000 habitants, sans  intérêt touristique particulier, ce qui ne l’empêche pas de voir son effectif gonfler de plusieurs milliers d'habitants tous les ans a la même période. Young est en effet la capitale australienne de la cerise, et attire nombre de pickers (cueilleurs) et packers (mise en boite) de fin octobre a début décembre. Parmi eux, beaucoup sont français, canadiens, taïwanais, mais l'on rencontre aussi quelques Ossies qui vivent en caravane en se déplaçant au gré des saisons.


Les vieilles bâtisses qui bordent les rues du centre ville nous rappellent que cette ville s'est développée dans les années 1800 pendant une ruée vers l'or, comme un bon nombre de villes australiennes.
L'or rouge d'aujourd'hui a meilleur gout!



Coté paysage, c'est plutôt vallonné car nous ne sommes pas si loin des montagnes de la région de Canberra. Il n'y a pas la mer, mais des pâturages, des champs et des vergers a perte de vue. Pas de doute, on est dans l'inland - mais encore bien loin de l'outback !

 
 


Nous avons eu la chance de trouver du boulot dans une petite ferme familiale, nous permettant d'éviter les fermes-usines qui embauchent jusqu’à 500 saisonniers. Dans la petite ferme ou nous travaillons, nos collègues sont des parents, grand-parents voire arrière-grands-parents australiens, avec un sérieux penchant pour la musique country, les chapeaux de cowboys et l'incontournable bière(S) de fin de journée... immersion totale! Nombre de papys et mamies australiens restent plus ou moins actifs jusqu’à plus de 70 ans. Leur logis de "cerise" va de la petite caravanne au bus aménagé.


( croquis d'Annabel ) 


Nous avons commencé par faire les petits boulots de préparation de saison : vérification de l'irrigation, désherbage... Avec comme véhicule de fonction un vieux break Holden customisé en pick-up, et équipé d'un fusil pour tirer lièvres et oiseaux un peu trop gourmands.



Mais maintenant que les fruits sont murs, nous alternons entre journées de picking dans le verger et journées de packing dans l'atelier. Plusieurs variétés sont cultivées, on se régale bien. Fanch a réalisé son rêve qui était de passer une journée entière a manger tout en travaillant ! Les cerises sont juteuses, croquantes, acides ou sucrées, si bien qu'on (qu'il) finit par en avoir mal aux dents (et au ventre).
C'est un travail très agréable, surtout le picking, qui se rapproche vraiment d'un jeu de rapidité ou de chasse a l’œuf dans les arbres !

  
( la cerise sur le gâteau : l'araignée sur la feuille )
  


Nous logeons dans une petite caravane, avec un gentil chien a l'entrée et entourés d'un godet et d'une botte de paille, que demander de plus! Nous profitons aussi d'une cuisine, d'un potager et de deux citronniers mis a notre disposition.

 
( croquis d'Annabel )
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 ( l'araignée couleur cerise : une madame veuve noire, a la piqure mortelle,
 mais qui sait se faire très discrète )


 Il y a derrière la ferme une espèce de décharge, avec plein de bestioles et de trucs chouettes a dessiner dessus.

 ( stencils de Fanch )

 Le climat a changé tres rapidement puisqu'en quelques semaines, les nuits sont passées d'environ 5 degrés a plus de 20 degrés, et la température en journée varie entre 25 et 35... Donc forcément, il y a de gros orages avec de superbes lumières (zéro retouches sur les photos ! ). Nous avons même essuyé les plus violentes pluies de novembre que le New South Wales ait connu en 50 ans!



Mais si nous prenons du bon temps a Young, c'est avant tout grâce au Bowling, sorte de pétanque jouée avec des boules géantes, sur une pelouse taillée au millimètre.